mercredi 9 septembre 2015

La vallée du renard


Après une loooongue semaine de lutte contre la grippe, j'ai finalement pu terminer La vallée du renard. Ça fait quatre jours que je suis dessus, mais à force de m'endormir en pleine lecture..... /toussote/ Et je peux vous dire, que j'ai été assez surprise...




Auteur : Link, Charlotte
Editeur : France Loisirs, 2015
Titre original : Im Tal des Fuchses


Un parking perdu en pleine campagne, par un après-midi ensoleillé d'août. Vanessa attend son mari. Perdue dans ses pensées, elle ne remarque pas tout de suite la fourgonnette qui s'approche. Lorsque l'inquiétude s'empare d'elle, il est déjà trop tard. Un homme surgit, la maîtrise, la bâillonne et l'enlève. Enfermée dans une malle, elle est cachée au fond d'une caverne, avec de l'eau et de la nourriture pour une semaine. Mais avant d'avoir pu demander une rançon à sa famille, Ryan Lee, son ravisseur, est arrêté pour un autre délit.

Près de trois ans plus tard, il sort de prison, la conscience lourde. Qu'est-il arrivé à sa victime ? A-t-elle pu s'échapper ou est-elle toujours dans la grotte, réduite à l'état de cadavre ? Alors que ces questions le hantent, l'histoire semble se répéter : une femme de l'entourage de Vanessa disparaît exactement dans les mêmes conditions.







J'ai été d'emblée attirée par la jolie photographie faisant lieu de couverture, et par le titre aussi, curieusement. Le vendeur ne tarissant pas d'éloges sur ce qu'il appelait "une thriller hors du commun", je n'ai même pas pris la peine de lire le résumé, et ai quitté la boutique le bouquin sous le bras.

D'où mon étonnement, lorsque, en m'aventurant dans le récit, je me rends compte que l'aspect thriller/policier n'est en fait qu'un prétexte. Il n'y a qu'à la toute fin que l'histoire nous procure une faible sensation de suspens. En effet, la majorité des 460 pages est axée sur la psychologie des personnages. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont nombreux, et hauts en couleurs. Tous très différents et maitrisés avec une précision étonnante.

Mais ce qui fait le point fort du livre, en est aussi un petit défaut. Car afin de bien cerner chacun de ces nombreux personnages, l'auteur change de narrateur à chaque chapitre. Ce qui est bien quand on tient le point de vue de deux ou trois personnages différents, mais devient vite fatiguant et désoriente légèrement le lecteur lorsque qu'il faut jongler avec plus de cinq narrateurs différents. Certains sont récurrents, d'autres ne sont présents que pour le temps d'un chapitre.
Il m'a également fallu un peu de temps pour me faire au changement d'écriture. Tous les narrateurs s'exprimant à la troisième personne du singulier, à l'exception d'un seul, qui, au début ne semblait pourtant pas au cœur de l'histoire.

Ce fut dans l'ensemble une plutôt bonne lecture, bien que je lui aie trouvé quelques longueurs et que j'aie à plusieurs reprises remarqué des phrases dont la signification laissait à désirer, mais ça n'est qu'un détail ! Je serais curieuse de lire un autre roman de cette auteure allemande à l'avenir.

samedi 5 septembre 2015

La couleur des sentiments

Cinq ans après la publication française de ce roman qui n'a cessé de faire parler de lui, et quatre ans après la sortie de son adaptation cinématographique, je me lance enfin. Il était temps, plus que temps ! Et ce qui est certain, c'est que ce livre fut un véritable coup de poing.






Auteur : Stockett, Kathryn
Editeur : Jacqueline Chambon, 2010
Titre original : The help

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle, émouvant, La couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec des personnages inoubliables. Vendu à plus de trois millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.






J'ai toujours repoussé le moment où je commencerais ce livre, craignant un style d'écriture trop rébarbatif, ou des aspects historiques très pointilleux. Ce n'est pourtant pas quelque chose qui a l'habitude de me freiner, bien au contraire.
La couleur des sentiments, c'est un livre sur la ségrégation dans les années 60. Alors je pense que je m'attendais à un énième récit pointant du doigt le tort des Blancs et la souffrance des Noirs, et ne me sentais pas capable de lire encore une brique me confortant dans l'idée que l'être humain est la pire des ordures.

Et finalement, j'ai très peu ressenti ce sentiment lors de cette lecture. Le récit énonce des faits, tels qu'ils existaient très probablement à l'époque, il dénonce la cruauté du système ségrégationniste, mais d'une manière tellement humaine et différente, que l'on ressort de cette lecture ému, ébranlé, mais cependant pas furieux contre l'espèce humaine.

Les points de vue sont partagés. Nous suivons à la fois les pensées de deux bonnes Noires, et d'une jeune femme Blanche, dont les chemins finiront par se croiser. Il est extrêmement intéressant de pouvoir suivre les réactions de chacune des trois face aux même situations, ou au contraire, se rendre compte du fossé qui sépare leurs vies quotidiennes, en fonction de leur couleur de peau.
Ce qui est superbe, dans ce livre, c'est de voir tout l'amour qui s'y trouve. Un amour inconsidéré, et surtout totalement inconscient, venant balayer la cruauté de certains personnages.

Parce que les personnages sont une vraie palette d'émotions et de différences, ils sont tous extrêmement bien travaillés et cohérents du début à la fin. Ils en semblent plus vrais que nature, à tel point qu'en lisant ce roman, il nous semble lire l'histoire de personnes réelles. On s'y attache très vite, on craint qu'il leur arrive quelque chose, on partage très rapidement leur quotidien, au point de parfois se sentir voyeur, mais sans pour autant pouvoir décrocher les yeux des mots qui les définissent.

Comme l'indique son titre original, ce livre est une histoire d'espoir. L'espoir d'une égalité, d'une liberté et d'un regard accepteur de la part de l'homme Blanc. Une histoire d'amour, aussi, de possibilité, de prise de risque. 

J'ai donc été profondément touchée par ce superbe livre, et ressors de cette lecture en me disant qu'il ne faut pas être quelqu'un d’expressément extraordinaire pour faire changer les choses. Il suffit parfois de volonté et de courage, mais nous devrions tous, d'une manière ou d'une autre, suivre l'exemple et la voie que nous a montrés ce récit. Je me joins donc à toutes ces personnes qui ont précédemment été conquises par la poignante simplicité de ce roman.

jeudi 3 septembre 2015

Les enfants loups


Venant se greffer à mon amour de la lecture, un intérêt grandissant pour l'Asie et sa culture m'a fait me plonger dans l'univers des mangas. La trilogie dont je vais vous parler à l'instant est une adaptation d'après l'oeuvre originale de Mamoru Hosoda, un grand maître de l'animation japonaise.






                                Mangaka : Yû
D'après l'oeuvre originale de : Mamoru Hosoda
Editeur : Kazé
Titre original : おおかみこどもの雨と雪 (Ookami todomo no Ame to Yuki)

Dans une université de la banlieue de Tokyo, Hana s'éprend d'un étudiant de sa classe aussi beau que mystérieux. Alors que leurs sentiments s'approfondissent, ce dernier lui révèle un secret susceptible d'ébranler leur relation ; sa vraie nature est celle d'un homme loup.
Forte de son amour, la jeune fille l'accepte et de leur union naissent une fille, Yuki, puis un garçon, Ame, deux enfants mi-humains mi-louvetaux. Mais confrontés au regard des autres, il leur faut cacher leur différence... 






Alors que ces mangas trônaient en haut de ma PAL depuis de longs mois, j'ai soudainement eu envie de me replonger dans l'univers des enfants loups.



Et c'est avec une tendresse qui m'a moi-même étonnée que j'ai retrouvé l'histoire d'Ame et de Yuki (dont les noms poétiques se traduisent respectivement par Pluie et Neige). Le manga fait étonnement honneur à l’œuvre originale, la pureté du dessin et la simplicité du dialogue en faisant une adaptation très fidèle. 

Si vous aimez les planches bruyantes, remplies d'action et de péripéties, vous pouvez passer votre chemin. Tout en douceur, Les enfants loups, relate l'histoire d'amour d'une mère pour ses enfants. La force mentale surhumaine à laquelle elle doit faire face pour élever ses deux chérubins qui ne sont pas comme les autres. La difficulté de devoir les laisser confrontés à un choix dès leur plus jeune âge, et surtout, d'en accepter les répercussions. Au final, Les enfants loups, c'est une ode à l'amour, à la différence, à la liberté.

Je me suis surprise à plusieurs reprises, au détour des planches, à ne pouvoir réprimer un sourire malicieux. J'ai finalement lu les trois tomes d'une traite, faisant entièrement abstraction du monde qui m'entourait, préférant entièrement m'immerger dans leur univers, légèrement fantastique mais pourtant si réaliste.

A tout amateur de slice of life, mais surtout, de simplicité, de douceur et de beauté, je ne peux que vous recommander de vous diriger vers cette franchise qui ne manquera pas de laisser une marque dans votre coeur. 









Comment parler de l'adaptation sans mentionner l’œuvre originale ? Rendons à César ce qui est à César, où en l’occurrence, ce qui est à Mamoru Hosoda, sans oublier Y. Sadamoto, le chara-designer.
Ce réalisateur japonais est entre autres responsable de films d'animation tels que La traversée du temps ou Summer Wars qui ont tous deux fait beaucoup de bruit. Les enfants loups, c'est le dernier en date ayant passé les frontières de l'Asie, et à mes yeux, le plus abouti, le seul véritable bijou de sa collection. [Notons que son dernier film (Bakemono no ko) est sorti au Japon en juillet et qu'il devrait arriver par chez nous d'ici début 2016!]

Mais trêves de bavardages ! Si j'ai tant aimé ce film c'est parce qu'il a réussi à me toucher au plus profond de me coeur (vous savez, les profondeurs qui sont si difficiles à atteindre, tellement qu'on en vient à oublier qu'elles existent), et à me faire pleurer comme une madeleine. C'est bien simple, prenez toutes les raisons pour lesquelles je suis tombée sous le charme du manga, et multipliez-les par 10. 


Outre la trame, qui est exactement la même, les personnages sont probablement encore plus attachants, parce qu'ils se meuvent, ils parlent, ils sont en couleur et semblent vraiment tout ce qu'il y a de plus vivants. L'animation est splendide, les décors à couper le souffle, et l'OST apporte un grand plus à la beauté du film.

Je pourrais continuer à louer cette franchise pendant longtemps, mais je vais m'arrêter sur ces mots et ces images : regardez-le !



But who the hell are you ?

Résolution du jour ? Prendre son courage à deux mains, et se lancer dans la blogosphère !

Et maintenant ? Eh bien, maintenant, une petite présentation s'impose...

Amoureuse de lecture depuis que je suis en âge de faire semblant de lire (pendant que les autres se contentaient de regarder les images, moi je prétendais être capable de lire et j'inventais des histoires sur le tas, pour augmenter en crédibilité), j'ai eu l'occasion de dévorer un nombre inconsidéré de livres. Et donc d'oublier les 3/4 du contenu d'un nombre toujours aussi inconsidéré de ces-dits livres.



J'ai toujours recherché cet ami, cette moitié, à qui je pourrais hurler ma frustration, sur l'épaule duquel je pourrais pleurer à chaudes larmes mes personnages préférés, celle pour qui mes ships auraient du sens, bref, quelqu'un avec qui mon âme de fangirl pourrait entièrement se dévoiler. Toujours cherché, jamais trouvé. Parce que j'ai un don pour m'entourer de gens qui ne lisent pas. Du moins pas autant que moi, pas les mêmes choses que moi. Alors voilà, il était plus que temps que je débarque par ici, que je découvre des tonnes de blogs littéraires et que je me décide de me joindre à eux.



Pourquoi "Lectrice en Péril" ? Tout simplement parce que ma vie de lectrice est extrêmement périlleuse. Il m'est périlleux d'entrer dans une histoire, parce que bien souvent, je finis par y laisser une partie de mon âme. Parce que les livres me font me sentir faible et forte à la fois, ils me montrent que tout est possible, mais que j'ai quand même raté le train pour Poudlard. Globalement, parce que la vie y est parfois si douce et pleine de possibilités, contrastant douloureusement avec la vie dans notre Société actuelle.

Et sinon, je ne suis qu'une jeune étudiante belge, désireuse de devenir journaliste. J'ai toujours rêvé d'écrire un livre, commençons par un blog. La lecture fait partie de ma vie, en partageant mes lectures avec mes potentiels lecteurs, je partage une partie de ma vie, je me mets en péril.

mercredi 2 septembre 2015

J'ai laissé mon coeur dans les brumes d'Edimbourg

J'inaugure ce blog avec mon dernier bouquin en date, terminé pas plus tard que ce matin même. Nouvelle dans la blogo et ne sachant pas exactement comment m'y prendre, j'espère que cet article vous plaira !


Tombée totalement amoureuse de l'Ecosse lors de mon dernier passage, ce titre semblait avoir été écrit pour moi. J'avais donc très envie de me procurer ce roman à la couverture si jolie et au titre poétique, me laissant un sourire nostalgique au coin des lèvres. Quelle n'a donc pas été ma joie de me voir offrir ce roman ! Sans n'avoir jamais pris la peine d'en lire le résumé, j'ai décidé de m'y plonger tête baissée, espérant retrouver un peu de l'âme de cette si belle ville que j'ai tant aimée !






Auteur : Lozano, Carolina
Éditeur : Bayard Jeunesse, 2014
Titre original : Taibhse (Aparición)


A 17 ans, il parait qu'on n'est pas normal si l'on passe ses soirées dans la bibliothèque de son lycée. Pourtant, je ne suis pas la seule à aimer étudier dans l'enceinte du prestigieux lycée d’Édimbourg, cette antique bâtisse peuplée d'ombres et de mystères. Car aujourd'hui, dans la salle de lecture, j'ai aperçu le plus beau garçon du monde plongé dans un vieux livre. Grand, la peau claire, il ressemblait à l'un de ces guerriers celtes que toute l'Europe redoutait au Moyen-âge. Or, en prêtant à ce garçon des origines aussi lointaines, je ne me suis pas trompée...








Comme dit précédemment, j'ai donc entamé ce récit sans avoir la moindre idée de ce dont il traiterait. Et je me suis très rapidement rendue compte que c'est un livre plein de bonnes intentions, mais légèrement maladroit. 

En effet, les idées sont bonnes, mais pas assez exploitées, trop incohérentes.
Ma première déception a été par rapport à Edimbourg. Si j'ai pu m'y retrouver suite à la mention de certains endroits, c'est uniquement parce que je m'y étais déjà rendue et que j'avais donc les capacités de me les représenter. J'ai été ébahie par le manque cruel de descriptions, si le titre fait honneur à cette merveilleuse ville, le contenu du livre beaucoup moins. Sur ce plan, le titre original est bien plus représentatif du récit tandis que la traduction française nous laisse espérer un contenu qui n'est pas accessible.

Ensuite, la trame du livre - que je ne dévoilerai pas ici, je ne suis pas là pour spoiler -, qui aurait pu être très divertissante s'est avérée pleine d'incohérences. De quoi laisser un lecteur un tant soit peu attentif, perplexe. J'ai également eu l'impression que l'auteur ne tenait pas assez compte de la tranche d'âge visée par son livre. A l'âge de douze ans, les jeunes sont très influençables, et certaines idées rapportées dans ce bouquin ne sont pas toujours assez nuancées.

Le style d'écriture m' a paru très scolaire, plat et sans émotions. De ce fait, les personnages ne m'ont pas affectée. J'ai retrouvé deux protagonistes ne se démarquant en rien de beaucoup d'autres dans ce genre littéraire. A plusieurs reprises, en lisant les chapitres, écrits à la première personne, mais changeant de point de vue, j'ai eu l'impression de me retrouver face à quelqu'un en pleine confession, ou en train de lire un journal intime. Tout est plat, annoncé et prévisible.

Si le récit est au départ mignon et intriguant, il a manqué de trop d'éléments selon moi essentiels à la réussite d'un bon livre pour me marquer. Être déçue d'un livre sans en avoir rien attendu de particulier, c'est une sensation plutôt étrange. Alors je me dis que je ne me laisserai plus avoir par la poésie d'un titre ou la beauté d'une couverture. Mais les bonnes surprises sont généralement plus nombreuses que les déceptions, un nouveau livre et tout sera oublié !